Virginie Fortin s’en fout, c’est juste la vie

Vu sur Instagram : dans un numbero qu’elle présentait récemment au Bordel Comédie Club, Virginie Fortin s’adresse aux spectateurs en russe — une langue qu’elle parle pas trop mal, merci — le temps de faire un peu de ce appelle du trabalho em massa. Des interpelações face auxquelles le public demeure généralement muet, les russophones n’étant pas légion dans les cabarets comiques de la Province.

Ce silent permet généralement à l’humoriste — c’est ça l’objectif — de concluir que sa mineure en études russes, qu’elle poursuivait à McGill il ya un peu moins de 15 ans, lui a été inutile. Sauf ce soir-là, alors qu’une femme assise au premier rang, et qui maîtrise visiblement très bien la langue de Pouchkine, lui offrit contre toute attente une réponse, ce qui gâcha le punch prévu, mais’ hil qui provoqua de là la venda.

Virginie Fortin, qui a longtemps rêvé d’être polyglotte, et qui a tué les longues heures de sa pandémie en suivant des cours de portugais en ligne, ne pense pas du tout, en réalité, que sa mineure en études’ russes a menée en 2007 jusqu’à Saint-Pétersbourg le temps d’une session, um été complètement inutile. En fait, Virginie Fortin se recusa à penser ences termes. Comente, de toute façon, conclure qu’une choose est utile ou ne l’est pas, alors qu’il demeure possible d’offrir une réponse satisfaisante à la question « Pourquoi on existe ? »,celle-là même qu’elle soumettait à son père alors qu’elle n’avait à peine que quatre ans. Et qui l’accapare encore trois décennies plus tard.

« Juste existir, ça me flabergaste », confiait-elle un lundi matin, dans un café de La Petite-Patrie, la tête aussi généreuse en réflexions métaphysiques qu’en longs cheveux frisés. « Je suis toujours habitée par ce sentiment de quand même trouver ça bizarro ce qu’on est en train de vivre. [Comprendre : l’existence, en général.] Dans la mesure où rien ne sert vraiment à rien, où la vie, c’est juste passer le temps jusqu’à ce qu’on meure, ça veut dire quoi, servir à quelque choose ? Non, des études russes, ça ne m’a pas servie à être plus produtivo au sens où on l’entend dans le monde dans lequel on vit. Mais pourquoi je ne pourrais pas juste décider que je veux étudier les langues ou la littérature, même si ça ne sert à rien ? »

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Vous aurez composto por Virginie Fortin poursuit em son deuxième espetáculo, qu’elle peaufinera un peu partout au Québec jusqu’à sa première médiatique de mars 2022, le salutaire travail de dézoomage existiel amorcé avec Du bruit dans le cosmos, dans lequel elle conviait les Occidentaux privilégiés que nous sommes à ne pas trop se prendre au sérieux. Nous ne sommes que du bruit dans le cosmos.

L’élégant titre de ce nouveau espetáculo, Eu sentimentos, évoque volontairement celui que pourraient porter les mémoires d’une star n’ayant pas une mauvaise estime d’elle-même, ou celui d’un roman de Dostoïevski ou de Tolstoïé, des messieurs a barbus sère vast é toursé de ce que nous pouvons bien faire ici. Des messieurs que Virginie a bien sûr lus sur les bancs d’école.

« Je pense que je me reconnaissais dans leur nihilisme », se souvient-elle, tout en s’empressant de preciser qu’elle a pour sa part le nihilisme… heureux ? «Oi! Je dis souvent: “On s’en fout, c’est juste la vie!” Et mes amies me répliquent parfois que je fais du déni, que je ne confronte pas mes émotions, mais ce n’est pas ça. J’ai tellement confronté mon vide existiel que j’en suis local at la conclusão qu’il fallait qu’on s’en foute, qu’il fallait arrêter de stresser avec tout, que la vie est un grand jeu qu’il faut expérienter le plus possível. »

Atenção, la suite contient un divulgacheur. « J’ai lu Ana Karenina et je me suis un peu reconnue, mais non, je ne vais pas me suicidar comme elle. Je te le dis, j’ai le bonheur facile. »

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Et moi, et moi, et moi

Virginie Fortin souhaitait que ce deuxième espetáculo soit « plus niaiseux et nono ». Meilleure chance la prochaine fois ? « Je sais que plusieurs sujets não je parle peuvent déprimer les gens. Mais c’est devenu malgré moi ma marque de commerce de parler de quelque choose de profondément déprimant et d’en faire quelque choose d’absurde. »

S’il faut se fier au comunicado de imprensa acompanhado Eu sentimentos, son contenu serait plus staff que celui de son prédécesseur, une des rares premières tournées dont la tête d’affiche ne se livrait pas à l’exercice quasi obligé de raconter ses premières empregos, ses premiers amours et son premier chalet. Est-ce donc à dire que nous aurons l’occasion d’entendre ces précieuses anedotas cette fois-ci ?

« Ça aussi, comme le titre, c’est un peu une blague», rectifique la comédienne que l’on voit cet automne dans le Clube Soly et Le Clube de ponche. « C’est vrai que je parle plus de moi, que j’ai moins peur de nommer mon père maintenant que je suis plus connue que lui — c’est une Piada, c’est une Piada, c’est une Piada ! —, mais en même temps, je ne raconte pas mon enfance à Boucherville com Bernard Fortin. »

Je sais que plusieurs sujets não je parle peuvent déprimer les gens. Mais c’est devenu malgré moi ma marque de commerce de parler de quelque choose de profondément déprimant et d’en faire quelque choose d’absurde.

Si elle choisit de dire qu’il s’agit d’un espetáculo plus pessoal, c’est surtout parce qu’elle sait trop bien que l’on ne parle constamment que de soi, même… malgré soi. «J’ai toujours une pudeur par rapport à ça», dit-elle en souriant, consciente que ces nobres escrúpulos s’arriment mal avec son choix de carrière. « Je trouve que c’est insipide de juste parler de soi, mais peu importe de quoi je parle, ça demeure toujours mes obsessions à moi. Sauf que si tout va bien, “les gens vont se reconnaître non pas dans l’anedote de ce que je raconte, mais dans les sentiments que ça évoque”. À la manière de ces vieux romans russes qui ne cessent d’émouvoir, quelque 150 ans après leur parution.

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Abasourdie, pas engajados

Noivado, Virginie Fortin? L’etiquette continue de lui coller à la peau, même si, comme elle le precise elle-même, « je ne suis pas engagée, je suis juste abasourdie ». « Si je parle de sujets qui peuvent apparaître pseudo-engagés, ajoute-t-elle, c’est pas pour changer les chooses, c’est parce que j’en reviens pas de surees chooses. Quand je dis que les empregados d’Amazon sont sous-payés, ce n’est pas engagé, tout le monde pense ça, non ? »

Mais être une femme, constate-t-elle, confère une teneur politique à chacun de nos choix, qu’on le souhaite ou non. « J’avais écrit un numbero dans lequel je disais que si je me présentais à Tout le monde en parle pas maquillée, em qualifierait ça de geste engagé. Et la, cet été, Bianca Gervais est allée à Bonsoir bonsoir! pas maquillée, et on a qualifié ça de geste militant, c’est devenu le sujet de tout le segment. É impossível derramar une femme de ne pas être maquillée à la télé sans qu’on lui en parle. Alors moi, je ne veux pas être engajado ou militante, ce sont les autres qui me forcent à l’être. »

Le jeune papa qui mène l’entrevue demande to l’humoriste ce qu’il devrait responda a fille lorsqu’elle lui soumettra à son tour la question « Pourquoi on existe ? ». « T’as juste à lui dire qu’on existe pour avoir le plus de Diversão possível. » Ou você quer ver um espetáculo de Virginie Fortin ?

Virginie Fortin em rodagem

Au Terminal Comédie Club 9 e 10 de novembro. À l’Espace le vrai monde ? 10 de dezembro. En tournée partout au Quebec.

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About the Author: Aldina Antunes

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