Les Portugais – Par Olivier Afonso & Chico – Les Arènes (…)

Août 1973. Depuis plus de dix ans le Portugal de Salazar est embourbé em un sanglant conflit colonial en Afrique de l’Ouest. Comme des dizaines de milliers de ses compatriotes, le jeune Mario prefère l’exil en France à la «sale guerre» em Angola. En passant clandestinement la frontière, il se lie d’amitié avec Nel, qui fuit lui aussi la conscription.

Les deux garçons rêvent de s’installer à Paris. Après avoir été embauchés dans une ferme, ils réussissent à gagner la capitale. Mais loin d’y couler des jours heureux auprès des belles filles qui les faisaient rêver sur les calendriers, ils se retrouvent à travailler dans des conditions precaires sur les chantiers de unlieue et à doronmirville dans. Mais de ce quotidien harassant surgissent peu à peu l’espoir et la liberté.


Loin de tout misérabilisme, Olivier Afonso raconte ici avec beaucoup de tendresse une histoire inspirée de celle de ses propres pais. Une vie dure, âpre, souvent injuste, mais une vie faite aussi de petits bonheurs, d’honneur, d’amour et d’amitié. Em s’attache à tous les personnages du bidonville, qu’ils jouent aux bravaches, qu’ils se murent dans le silent, qu’ils rient, pleurent ou se mettent en colère. Tous rêvent de jours meilleurs et entendent bien parvenir à leurs fins. Le lecteur prend plaisir à découvrir ces tranches de vie tour to tour drôles et émouvantes.

L’histoire vaut aussi pour son aspect documentaire, sur un sujet jusqu’ici très peu traité dans la BD. On y découvre le quotidien d’hommes et de femmes confrontés à l’exil: les mauvais coups des passeurs, le rôle ingrat des chefs de chantier, partagés entre les intérêts de leurs hommes et ceux crust lesanemp, solid, au contraire, la rivalité entre les différentes communautés immigrées.

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L’annonce de la Révolution des Œillets et de la rampa de la dictature salazariste em avril 1974 donne lieu à une très belle scène de bal, traitée avec beaucoup de grâce par le crayon de Chico. Ce dernier nous offre un dessin très expressif et d’une grande fluidité, dans un style à la Christophe Blain. Les planches sont bien rythmées, alternant grandes évocations silencieuses, brouhaha des groupes au travail ou rassemblés au bar, scène intimistes, dialogues savoureux. A reconstituição de la vie dans le bidonville fait penser aux photography de Gerald Bloncourtapresenta il ya quelques années au Musée de l’histoire de l’émigration dans le cadre de l’exposition « Une vie meilleure ».


Le catalog qui en a été tireé est d’ailleurs un bon moyen de prolonger la lecture de l’album d’Olivier Afonso et Chico. L’occasion de recommander égallement un autre catalog, celui de l’exposition «Refusor la guerre coloniale», édité l’année dernière par l’association Mémoire viveem atendimento la parution le mois prochain chez Chandeigne d’un recueil de témoignages d’exilés portuguesespresente par l’historien Victor Pereira. Avec Les Portugaisle 9e Art acompagne avec bonheur ce moment de remémoration coletiva, autour du destin de ces hommes et de ces femmes qui ont contribué à façonner la France d’aujourd’hui.

Cet article reste la proprieté de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorização.

Les Portugais – Par Olivier Afonso (cenário), Chico (dessin) et Émilie Rouge (couleurs) – Les Arènes BD – 19 x 27 cm – 136 páginas couleurs – 21,90 €

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