Dans “Vitalina Varela”, Pedro Costa réinvente encore le réel

Est-ce de la fiction or des documentaires ? Depuis “Dans la chambre de Vanda”, sorti em 2000, Pedro Costa fait des movies en brouillant les pistes, des documentaires non saisis sur le vif, des fictions archi réelles. Cette singulière méthode est au cœur de “Matériaux Pedro Costa”, le livre que lui consagra Luc Chessel et Cyril Neyrat.

Si les filmes de ficção ayant pour titre le nom de leur héroïne ne manquent pas, y en at-il déjà eu dont le nom de leur personnage-titre est égallement celui de leur principale interprete ? Recompensa por Locarno em 2019 por Léopard de la meilleure actrice, la Cap-Verdienne Vitalina Varela é também o personagem central de Vitalina Varela, distingué à ce même festival par le Léopard d’or du meilleur film. Une paysanne de 55 ans, mariée à Joachim, un maçon qui s’est séparé d’elle trente-cinq ans plus tôt, quittant leur île de Santiago pour échouer, comme de nombreux natifs de l’ancienne, colonie tierie portériphé un et miséreux de Lisbonne. Chegada trois jours trop tard pour assister aux obsèques de son défunt mari, Vitalina Varela investit le logement fait de briques et de toles ou il aura vécu en laissant des années sans nouvelles. Comente faire son deuil dans de telles condições ?

Sorti en salles le 12 janvier, le dernier film de Pedro Costa, qu’on aurait tort de ne pas aller voir tant il est exceptionnel, uma inspiração a Luc Chessel et Cyril Neyrat Matérias Pedro Costa, magnifique ouvrage qu’ils ont codirigé autour du cinéaste portugais, et qui vient de paraître aux éditions de l’Œil. Outre une entrevista-fleuve de l’auteur de Dans la chambre de Vanda (2000), em y trouve des textes, des documents et des images savamment agencés, qui nous conduisent à la rencontre d’une œuvre hautement inclassable. Car on ne saurait dire des movies de Costa, tout évidents qu’ils soient, s’ils relèvent de la fiction ou du documentaire. Ni l’un ni l’autre, probabilment, sinon un peu des deux – à l’instar de Vitalina Varela elle-même, tout à la fois personne et personnage.

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L’interpretação que la non-actrice offre de son propre rôle est le fruit d’un travail harassant, dont Pedro Costa avance qu’aucun acteur de profession n’aurait pu le fournir. Uma sequência é exemplar da singularité de son statut filmique : un plan de six minutes qui nous la montre assise na salle de bains, deroulant un long monlogue, sort d’imprécation à l’adresse de son mari. « J’y vois une femme qui plonge très loin dans son histoire et son intimité, mais aussi une actrice en train de travailler, de répéter sa scène avant de la jouer », relève très justement Cyril Neyrat.

Un travail de remémoration

C’est en cherchant une maison pour tourner une scène de son précédent film (Cavalo Dinheiro, 2014), que Pedro Costa a frappé à sa porte à l’automne 2013. Son mari était mort en juin ; elle habitait dans sa maison et s’est d’abord montrée méfiante, craignant une intrusion de la police. À força de visitas régulières et de discussões, se sont nouées une relationship et la possibilité d’un film dont elle est beaucoup plus que l’interprète principale. « Le film, c’est elle », currículo le cinéaste.

« De Vitalina comme du Ventura de Cavalo Dinheiro, explique Luc Chessel, Pedro Costa dit que ce sont non seulement des acteurs comparáveis ​​a Joan Crawford et à John Wayne, mais aussi les scénaristes de ses movies. Des movies qui puisent tout ce dont ils sont faits dans la réalité. Ce qui ne l’empêche pas de récuser vigourusement la noção de documentaire associée quelquefois à son cinéma. » Carro, si Costa se passe de cenário depuis Dans la chambre de Vanda, si aucune matière écrite ne preexiste à sa rencontre des personnes et à l’écoute de ce qu’elles ont à dire, sa méthode n’implique pas pour autant de saisir quoi que ce soit sur le vif prés filmer. « Bem ao contrário, macacão Cyril Neyrat, c’est quand les chooses ont disparu que le travail, pour lui, peut beginr. » Un travail de remémoration, de reconstituition (y compris des décors) et de fabriation, qui s’apparente à celui de la fiction, more sans le poids d’un mode de production industriel o le temps est compté et de place laisse peu l’ aprovação.

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« Sa méthode a peu changé depuis Dans la chambre de Vanda, ajoute Cyril Neyrat. Depuis qu’il a décidé de s’enfermer dans une chambre avec une jeune junkie et de l’écouter longtemps ; puis de prendre le temps, seul avec sa caméra, de la faire répéter, répéter. Densifier la lumière, densifier la parole et densifier l’image tout à la fois, pour obter l’intensité d’une remémoration. » Tournés sur une année, presque quotidiennement, ses movies s’élaborent pas à pas, « comme on trace son chemin dans le noir ».

« Finalização, concluir Luc Chessel, ce que documente Vitalina Varela, c’est le processus même qu’a permis la fiction. L’idée qu’en faisant ce film, Vitalina a réellement fini par accomplir un travail de deuil. » Celui que semblait empêcher le fait de n’avoir pu être présente aux obsèques de Joachim. Étrange imbrication du réel et de la fiction, qui fait la force d’un cinéma semblable à aucun autre.

À lira
Matérias Pedro Costa, sous la direction de Luc Chessel et Cyril Neyrat, ed. de l’Œil, 480 p., 40 euros.
Également disponible : un livre de photos collectées sur le tournage du film, Vitalina Varela: Caderno de Rodagem, 80 p., ed. de l’Œil.

Ecouter
L’heure bleue, l’émission de Laure Adler com Pedro Costa difundida na França Inter le 27 janvier dernier.

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About the Author: Aldina Antunes

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