Avant de rejoindre la Dictée occitane 2022 qui sera en ligne ce samedi January 29, sur la chaîne YouTube (lire notre edition d’hier), la dépêche propor d’aborder chaque jour, avec Pèire Thouy quelques mots une expression pour apprendre de façon sympathique ces règles inhérentes à língua do país.
Cette année, le thème (de cette preparação) en sera os nomes das comunas, cités du vivre ensemble où residentes permanentes ou ocasionais, nés ici ou ailleurs, côtoient parfois le même environnement naturel et linguistique.
eu comme ILLA
L’ILLA d’ALBIGÉS est devenue LISLE sur TARN, avec aglutination de l’article avec le nom. Dommage. Cependant le s aide à compendre que ce nom vient de isolar (latim et aussi corse et occitan) et substituem l’accent circonflexe de île. Notons que ce toponyme l’Isola designant une île existe à VABR et à BRACAC, (prononcé /isoulo/ et écrit izoule). En tous cas, en occitan, le i est prononcé /i/. Toujours! Ce qui n’est pas le cas en… français, parfois ! Em entendra donc /païri/ pour PARIN / PAYRIN (le n final ne se prononçant pas) de même /fraïssé/ pour FRAISSE / FRAYSSE ou encore /fraïssignios/ pour FRAISSINHAS / FRAISSINES, noms faisant référence au frêne, arbre fournissant lenha, boi de chauffage, fusta, bois d’œuvre, et aussi broto, rames feuillées, complément alimentarire pour lapins et moutons, en fin d’étés secs. Comme en occitan, il n’y a pas de Y (ni de K ni de W, comme dans l’alphabet portugais), l’audition du son /i/ à la Ditada se traduira par l’écriture d’un eu latim. Rosto! Le froid hivernal fait bonne place à a lenha, fournie par nos essentials locales représentées par le frêne, frisse, et par les chênes, garrics, casses, roves, euses, voire le châtaignier, castanhier. Ce nh presente dans certos mots intriga mais, comme en portugais, il équivaut au gn français, au ñ castillan, au ny catalão. On prononcera donc /légno/, /castagniè/ et le panneau CANHAC despeje CAGNAC, ou SALVANHAC pour SALVAGNAC, ne vous étonnera pas. Et si vous vous faites “gnaquer”, souvenez-vous que l’origine en est l’occitan nhacar ! Pas sûr que la douleur en soit atténuée…